Note: None of the following poems may be reproduced without the written permission of the author Charles Cogan.
Anger of the Heart
In the aftermath of a (falsely) presumed heart attack, New Delhi (20 Jan 59).
The only way to kill
This rage to live
Is death.
Soothe the pain of hatred
Trying to burst its sheath
By cutting and crushing
the sheath,
Then peace.
Febrile and inconstant,
Fluttering around for a chance,
Then suddenly seizing,
A claw upon flesh,
Tearing and pulling,
In madness, this anger;
Then gradually loosing its hold,
Leaving us, only bodies,
Hurt and distracted,
Weaker, and old.
Incantation
Reston, VA (10 Jan 70).
Bring it on again
As the feeling builds,
Let the crashing wave
Spill o’er.
Let there be a time
Of light mood and mind,
Ever we return
To the morose state.
As we run the beach
Let our spirits leap,
Let us capture –
Exhaltation.
Untitled
Bethesda, MD (15 Mar 83)
They are coming near,
The birds of morning,
The ones who give
Solace to my fougue.
Anglais-Français
(6 May 87)
I have a feeling of fleeting.
I have a feeling of making a mark.
So many sunsets
So few to come.
So many dulcet days
One begins to count.
Où en est-on?
Comment gérer l’approche
Comment en arriver là.
Écrire. Séduire.
Écrire.
Paris
Enroute vers l’IFRI* (20 Nov 87).
C’est à moi
Cette ville
Je suis l’étranger
Mais c’est à moi.
L’ineffabilité des cafés
En demi-teinte de l’après-midi
La balustrade en cuivre
Les passants devant
La ferronnerie de l’arche
Du métro
Place Denfert-Rochereau
L’après-midi d’une vie.
* Institut français des relations internationales
La soixantaine et au-delà
(Jan 88)
Le pas entravé
La démarche affaiblie
Les tempes grisonnantes
Reste la sagesse.
L’œil qui flotte
Le genou en trauma
Les douleurs du deuxième ordre
Reste la ruse.
La gloire inachevée
Les skieurs fous
Les filles distraites
Dans les rues de Paris
Reste l’expérience.
Les gens nantis et prospères
Chez nous le patrimoine éludé
On n’a qu’à attendre
La destitution et la mort
Restent les mots.
Les bribes d’impressions
Le flou de la jeunesse
Les années mûres
Reste l’intégration.
Un passé édulcoré
Des heurts estompés
Reste à enregistrer
La continuité de la trame.
Reste enfin le temps
Plus important
Et plus futile
A la fois.
Le Souk de Marrakech
Visit to Morocco on the occasion of the Feast of the Throne (6 Mar 88).
La haine
La pénurie
C’est la préfiguration
De Beyrouth.
L’envie est là
De mettre la main aux Blancs
Ces gens blêmes, déconsidérés,
A nu dans le souk de Marrakech.
C’est la révolution des boys,
Importuns, exacerbés,
Le harcèlement poussé
Cachant à peine
L’impatience et la fureur.
Paysage contrasté
Sous les draps bigarrés
Qui abrite le souk de Marrakech.
L’anarchie des rencontres
Où se heurte
L’incompréhension.
On est conspué,
Traité de “sale juif,”
Pour ne pas avoir reconnu
L’antinomie des situations.
Un bakhshish redresserait les torts
Dans cette ruelle des aboyeurs
Où on se mue momentanément
En ôtage potentiel.
Mais on reste têtu, puritain.
Tandis que le monde gronde
Et les enfants pataugent
Dans la boue des ruelles
De Marrakech.
Le Contrat
Les Tuileries (19 Jul 88)
La fusillade
L’imaginaire
C’est le seul moyen
De se faire échapper
Les affres de l’incontinence
Les compte-gouttes
d’une vie dégoulinante.
Jusqu’à la derniére
sécheresse
De la grenade
Le fruit qui meurt
Après-temps.
Regardez bien
La mise en scène
Un hôtel de luxe
à Paris.
Le déjeuner au restaurant
Au rez-de-chaussée
Avec une personnalité
controversée
Du Tiers-Monde.
Soudainement
Le tambour s’ouvre
L’irruption en scène
Pris en cible
Ton hôte
Et toi aussi
Comme par hasard
Mais sciemment.
L’entrée foudroyante
Le choc en béton
Et puis c’est fini.
La descente dans
l’autre monde
Dans le désordre.
Les chaises déglinguées
Les plats renversés
Tout l’amas d’une vie
À l’occasion
S’entasse
Dans l’infini.
Le Sommeil (Le Dormir)
Paris (18 Jan 89)
C’est l’alimentation de
l’être humain.
Ça irrigue le corps.
Ce n’est pas grave de
perdre quelques heures
de sommeil.
L’important c’est de ne
pas savoir combien.
Untitled
Paris (12 Feb 89)
I love you with tears,
I love you with tears
on the pillow,
I love you with tears
on the skin,
I love you with death.
L’après-polo
(7 Mar 89)
Rentrant de Zarka
La poussière aux yeux,
Ruissellant au joues,
Le coucher du soleil
À l’horizon.
Rajeuni de vingt ans
Pour quelques instants
Terre de basalte
Restée à plat,
Les yeux cernés de
poussière
Sachant que le moment
est immortel,
Et passager.
Motel in Dijon. An afternoon
(1 Apr 89)
Swaddled in the spread on a bed,
Looking down at my toes,
My arms folded in front of me,
I think of this as my permanent position.
Sometime.
Untitled
Paris (8 May 89)
Café de Flore.
L’étincelle de fin d’après-midi
À travers les feuilles
La procession hétéroclite
De l’humanité
Par la loupe
De bière.
Untitled
Paris (Neuilly) (28 May 89)
Touched by a dulcet breeze
The lush green leaves
Lift their skirts
And lower them
It is summertime
In our Italianate garden.
Untitled
Paris (14 July 89)
Je regardais Place Flandrin,
L’après-midi du quatorze,
Je savais que j’allais
quitter Paris avant
la fin de l’été.
Je sentais l’approche déjà.
Il y avait quelque chose
immuable, et
lointain, dans
cette scène,
Tellement calme,
Des taxis et des passants,
Sous le soleil jaune
et nostalgique
D’un Paris désert,
Avant la fin
De notre séjour.
Hommage à Bill Buckley
Stoneham, MA (16 Sep 89)
Pierre sans tombeau
Rite sans fanfare
L’anti-héro de la CIA
Est commémoré
Par sa ville natale.
On a la gorge serrée,
Des larmes refoulées
Devant l’éloge
Du courage et de la volonté
De l’homme dont le corps gît
Quelque part
Sous un terrain vague
Au Liban
Ou même à Teheran.
L’atroce victime
D’une idéologie rampante
Prétendument spirituelle
Haïssant l’homme de l’Occident
Venu parmi eux
Pour les bons soins de son pays.
L’homme du devoir sans broncher,
L’homme de la rigueur dans l’humanité,
Est conspué dans son agonie,
Le vrai héros de l’arrière-cour,
Dans une guerre de cagoule
et de baîllon,
Silencieuse et létale,
La guerre des civilisations.
Delhi Hunt
(3 Mar 90)
On the tableland outside Delhi
A terre
Le sang dégoulinant
De la bouche.
La casquette à côté.
On continue.
Les chiens aboient
La caravane passe.
Airport
(11 Mar 90)
Flooding memories
Travels of the past
Carefree days
The rush of sun on the tarmac
Morocco.
Family days
Echoes of the past
Living with children
Growing with children
Airport reunions in summer
Greece.
Lost empires
Neo-colonialists
Betel-nut digestives
On verandahs of the Raj
India.
It matters less
But
It hurts because it’s gone
It flashes back
In travel
At a domestic airport.
A Memory
Driving through Connecticut on a cool May morning, in the sun (28 May 91)
Savor the light of the morning
Before it is rancid with day
Savor the glow of the evening
Before the sweat of the night.
The moments come
But far between
Of high reposed contentment;
The polo swing
Exhaustedly spent
Gliding home
From Zarqa.
The music sweet
Not meant to last
It needs and must turn sour
To be heard.
The all alone
In the dimness of your night
Fold over the tired leaf
And discover
That what was
A memory.
Funeral at Andrews
(30 Dec 91)
Skull and bones,
Scroll and key,
The accoutrements
Of a destiny
Peu ordinaire.
A Marine major
Sits beside me
Perfectly still.
Beside her
Another relative
Sobs profusely.
This is a day
Of incredible bravery
Remembered.
How can America
Evoke in her sons
Such courage?
They knew they were going
And go they did,
Separate ways,
Separate indignities,
Separate horrors,
Separate glories.
Buckley and Higgins
The world will remember
Because theirs was a destiny
Peu ordinaire.
The Lebanon
With its fleeting importance
Does not matter
As a political concern
Alongside the sacrifice
Of disinterested men.
Nothing can replace them.
But the marchers, and the key,
And the caisson,
And its metallic rumble,
Helps by tradition
To restore.
Said the lady beside me:
“The Marines will take care of things today.”
Tokyo Evening
For my wife Susie and our son Geoff (1993)
In the Hard Rock
Café at Rappongi
That world of
glittering glass,
Tinted brown in
the early Tokyo evening,
Father, mother, and
son
Came together
To discuss life.
Beer flowed for the
first time,
Between father,
mother, and son,
Loosening images,
Altering perceptions.
In the glistening
world of Rappongi
Where sequined Japanese
dolls
And flushed expatriates
Crossed paths in
Innumerable bars
With American names.
In the Hard Rock
Café at Rappongi,
Between father,
mother, and
son,
A reunion was
held.
Secrets were shared
Of times long ago,
Altered in scope.
An implant of memory
Of chrome and glass,
Of monster bikes
and petite women.
In the Japan of the 90’s.
Adaptable and
Self-contained.
Sharing the secret
At the Hard Rock
Café at Rappongi.
Vrai-Faux Passage
For Stanley Hoffmann,* Cambridge, MA (2 Jun 95)
Gourou de tous les temps
Homme d’esprit
Homme de cœur
Qui nous quitte
Mais qui reste présent
Parmi nous.
L’immanence de ses leçons
Reste dans nos mémoires,
Son humour est complice de son art,
La générosité de son âme
Est à la mesure de son esprit critique
* On the occasion of his leaving the chairmanship of the Center for European Studies, Harvard University
Fenwick Tidings
Fenwick Island, DE (19 Aug 95
Breezes, bringing back
Old tidings of remembrance,
Waves crashing in foam,
Pine tress swaying
Alongside the balcony.
The years pass,
The wind and the waves
Overwhelm the silence;
The joyous poignancy
Of a continuing experience.
Once a year,
Year after year,
We take it in,
Inhaling deeply,
Unhurried but seeking;
Asking ourselves
What it was all about.
For Frank Lindsay on his eightieth birthday
Cambridge, MA (4 Feb 96)
To have spanned already the
“short” Twentieth Cntury:
From World War I to
The Moscow putsch,
From the rise and fall of Kerensky
To the rise and fall of Yeltsin.
To have struggled against
la bête immonde
In darkest Yugoslavia.
The wartime generation:
Beacons in the night.
To have put together systems
Against a backward empire
Thrust suddenly to the fore
By capitalism’s sins.
To be present as the empire
Became states that never were;
Advising, cajoling,
Setting the American example:
Impartial, universal.
The fortunate fate that
assigned him to the
American century,
Made possible by a blend
of élite tradition
and economic power,
Required something special
Of those who rode its crest:
Courage in the adventure.
Nobility of purpose.
Insolent Sky
(11 Sep 01)
Insolent sky,
So blue,
So pristine,
So insolent.
Beautiful weather
Beautiful scene
Smashed images
Footage so rare
It could not be displayed.
Someone said it was a
pyrotechnic work of art,
Then retracted his
malapropism.
It was the worst thing
that ever happened to us
as a people.
We must never forget
We must always attack
Those who kill innocents.
Mercilessly,
From now on.
No amount of arrogance
However perceived,
Can ever excuse
The murder of innocents.
Déchiqueté day.
Déchiqueté day.